«J’ai mal au ventre de toute ma vie perdue, j’essaie de m’endormir, sans
succès, dans la nuit, je revois une maison blanche entourée d’un jardin, tout y
était si tranquille, on pouvait y vivre dans le présent docile et à l’ombre douce de
quelques souvenirs émus. Chaque chose pouvait y garder longtemps sa place, chaque
meuble, chaque chaise, chaque sapin du jardin, et chaque noisetier aussi. J’ai dans
le ventre toute cette douleur, toute cette fragile grâce infinie.»