Escorté par le guide Dorsaz et montant une mule, Bonaparte traverse les sentiers
escarpés du Grand Saint-Bernard. Le but est de surprendre les Autrichiens et de
fondre sur eux à Marengo en profitant de l'effet de surprise. En une semaine,
les 46 292 hommes de ses troupes gravissent les monts et acheminent des tonnes
de matériel. Le 18 mai 1800, le Premier Consul écrit: «Nous luttons contre la
glace, la neige, les tourmentes, et les avalanches. Le Saint-Bernard étonné de
voir tant de monde le franchir si brusquement, nous oppose quelques
obstacles.»
Deux siècles plus tard, un homme amoureux tente de raconter un forfait qui baigne
dans le récit de la traversée historique, afin de démontrer qu'il n'est pas fou.
Ce qui fut un chemin d'attaque devient ainsi une longue ligne de défense.