«Nous sommes en février. Le mois que je déteste le plus, parce que j'ai
le pressentiment que le printemps ne reviendra jamais plus. L'herbe est brunâtre et
emmêlée, comme les cheveux rares d'un vieillard mourant, et les arbres semblent
définitivement morts. Et les oiseaux se taisent comme s'il n'y avait plus rien à
dire. Je suis sortie une dernière fois, juste avant la nuit, avant les médicaments
du soir, il devait être quatre heures. J'ai peur des baignoires mais j'aime l'eau,
alors je me suis dirigée vers l'étang. L'herbe craquait sous mes pas. Dans un ultime
rayon de soleil froid, j'ai aperçu comme un reflet à la surface.»